Tout a commencé par une rencontre,… avec Pierre, notre ami restaurateur de Pondicherry.
Le mercredi 20 février a été l’une des journées les plus fortes émotionnellement pour nous les lycéens issus de formation hôtelière et plus spécifiquement, ceux qui ont travaillé en cuisine à produire un repas franco indien.
Nous avons pu passer la journée entière avec des indiens plus ou moins jeunes et parlant plus ou moins bien l’anglais au sein de leur restaurant.
Nous avons ainsi pu échanger et partager tout le long de la journée.
La journée a commencé le matin de bonne heure au marché de Pondicherry ; le Grand Bazar avec Pierre notre ami restaurateur.
Nous y sommes allés acheter les poissons et les crevettes dont nous avions besoin pour le diner.
Les poissons, daurades royales coûtaient 300 roupies le kilo soit 30 francs soit 4.5 € !
Mais il était impossible d’obtenir plus de 5 à 8 kilos (nous en avions besoin de 20 kg).
Nous avons donc choisi plusieurs variétés.
Les poissons étaient du jour et conservés dans un peu de sable (qui leur garde la fraîcheur mais aussi un peu d’humidité).
Nous avions découvert ce marché la veille en groupe mais là à 6, nous étions vraiment confrontés à la proximité et nous avons discuté avec les vendeuses de poisson.
Des femmes adorables nous ont laissé leur place pour que l’on puisse nous asseoir et nous reposer. Elles ne parlaient pas anglais, nous ne leur avons rien acheté mais elles étaient comme heureuses de nous voir et elles ont été vraiment très gentilles avec nous. Ce fut le premier geste d’hospitalité envers nous de cette journée.
Ensuite retour au restaurant de Pierre en rickshaw, expérience totalement décalée où le chauffeur se faisait un plaisir à jouer du klaxon, à frôler les pare-chocs des motos et voitures, à s’approcher au plus près des trottoirs et des gens, mais jamais, au grand jamais il n’a pris de risques ! Une course effrénée de 4 min pour 60 roupies, soit 6 francs soit 1 € environ.
Et la folle journée en cuisine a enfin pu démarrer. Après avoir été brièvement déstabilisés par des cuisines atypiques, en faisant abstraction totale de nos cours pourtant très instructifs de sciences appliquées et grâce à la gentillesse et les efforts de toute l’équipe de cuisine pour nous mettre à l’aise, nous avons pu prendre possession des lieux.
Tout au long de la journée, il y a eu une réelle cohésion entre les français et les indiens, nous formions une vraie équipe. Nelly, l’aide cuisinière est venue se joindre à nous et nous a expliqué sa vie : son mari était décédé, mais elle n’avait pas l’air de trop le regretter. Il buvait et la battait.
Les indiens avait avec nous une relation forte basée sur l’affectif. Et c’était très plaisant.
Le midi, alors qu’ils avaient un service à assurer, ils sont restés très disponibles avec nous.
Nelly qui finissait normalement à 16 h est restée jusqu’à 20 h et ne voulait plus partir.
Beaucoup de membres de l’équipe sont restés avec nous le soir pour nous aider au service.
À la fin du service, pour les remercier, nous leur avons offert des couteaux, nos couteaux français. Ils étaient très émus, nous aussi.
Cette journée, ce n’était pas de la cuisine, même si tout le temps, nous avons fileté, taillé, saisi, coloré, rissolé, mijoté, dressé, assaisonné,… C’était une autre dimension.
La cuisine a pris une forme humaine, elle nous a rapprochés, elle nous a permis de nous ouvrir, elle nous a permis de communiquer, de comprendre, d’apprendre.
La cuisine, ce n’est pas juste une production ou des tâches sans sens. Ça se vit, et je pense que cette journée illustre bien le fond du sens du mot cuisiner : « donner de l’amour ».
En parallèle de cela, les élèves de restaurant organisaient la salle.
Prévoir les cocktails, organiser les rotations des assiettes, le dressage des verres à l’indienne, imprimer le menu, et afficher le mur « My vision of India »,…
En fin de service, tous les lycéens étaient épuisés.
Une assiette de spaghetti tomate (ca a changé du riz) a permis à chacun de se ressourcer et de reprendre un peu de force.
Moment de convivialité.
Article rédigé par Juline, élève de la classe de 1ère BTn Hôtellerie.