Pour cette première journée à Maduraï, Monsieur Bharathi nous a concocté un programme riche et intense. Réveil matinal à 6h15. Le temps d’avaler un thé dans le patio et nous partons en direction du marché aux fruits et légumes. Premières sensations fortes dans la cohue des allées étroites. Tout attire le regard et la curiosité : les couleurs et les formes des légumes inconnus, les odeurs des étals mais aussi les sourires et les cris des marchands ambulants qui nous interpellent.
À 8h30, nous nous rendons dans les locaux de la DHAN Foundation pour y prendre un petit déjeuner. Une statue monumentale du Mahatma Gandhi trône à l’entrée du bâtiment.
Une fois notre repas indien avalé, nous nous joignons à une séance de lecture et de méditation avec des membres du personnel de l’association. Une demi-heure assis en tailleur, ça inspire l’humilité !
L’étape suivante est la visite du temple hindou de Meenaskshi Amman dédié à la déesse Parvati et son époux Shiva. Le lieu est sacré depuis plus de 2 500 ans mais les Gopurams, tours qui permettent d’accéder au temple, ont été construites au XVIIème siècle. Leur taille et le nombre impressionnant de statues de dieux et d’animaux aux vives couleurs nous laissent sans voix. Tout est gigantesque et disproportionné ! Nous suivons Monsieur Bharathi pour des explications détaillées dans les allées du temple. Contrairement à ce que nous pouvions imaginer, l’endroit est animé et fréquenté. Nous assistons à une puja, la puja de la new moon, à des rituels de dévotions et nous écoutons des chants de femmes alors qu’à proximité des ouvriers découpent des colonnes de pierres destinées à remplacer celles rongées par le temps. A contrario, les statues silencieuses nous racontent la complexité de la religion hindoue. Un peu étourdis nous quittons le temple pour aller déjeuner à la DHAN People Academy.
L’après-midi promet d’être tout aussi passionnant. Nous partons à la rencontre des villageois de Thiruvedagam. Nous sommes accueillis en musique par un groupe traditionnel qui joue du tahvil, tambour rare de l’Inde du Sud, du Nägasvaram, sorte de haubois, et des cymbales.
Puis, chaque étudiant est invité à rejoindre une famille pour la confection d’un plat traditionnel à domicile. De jeunes étudiantes de la Faculté Fatima College se joignent aux groupes constitués afin d’assurer la traduction. Les premiers échanges sont un peu timides mais l’accueil est chaleureux et les sourires incitent à devenir plus loquaces. Dans chaque foyer, les femmes ont préparé une recette traditionnelle dont elles ont fait leur spécialité. Les ingrédients, la préparation et les modes de cuisson sont expliquées par les mots ou les gestes avant une participation commune.
Après l’activité en cuisine, chaque famille tient à faire visiter sa maison. L’ambiance est détendue et l’après-midi passe vite. À 7h00, tous se regroupent dans la salle des festivités de Thiruvedagam pour déguster les 11 plats traditionnels qui ont été préparés. Le moment du repas est chaleureux et nous quittons à regret les villageois après de nombreuses salutations et la prise de multiples photos.